En campagne électorale depuis quelques jours pour le parti Les Démocrates (LD), l’ancien président Boni Yayi a rencontré les populations de Tchaourou. Dans son adresse face à la foule, l’ex-Chef de l’Etat, sans être direct, a critiqué la gouvernance du pouvoir actuel et estimé qu’il n’avait pas été écouté lors de la présidentielle 2016.
En 2016, Boni Yayi avait battu campagne contre Patrice Talon, qui deviendra après son successeur. Dans son discours sur le terrain, Boni Yayi qui détenait encore le pouvoir en ce moment, appelait ouvertement les populations à ne pas voter pour le magnat du coton. Plus de 6 ans après, il pense que le temps lui a donné raison et que le régime de la « rupture » n’a malheureusement pas déjoué ses pronostics.
« En 2016, je vous ai prévenus, j’ai pleuré… Oui ou non ? », a lancé l’ex-président aux populations de Tchaourou qui ont répondu en chÅ“ur ; « oui !!! ». Pour Boni Yayi, de 2016 à ce jour, il y a beaucoup de choses à reprocher à la gouvernance actuelle. Il évoque des conflits d’intérêts au sommet de l’Etat, la violation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
A quelques jours des élections législatives, Boni Yayi estime que c’est le parti, dont il est le président d’honneur qui propose le meilleur projet législatif pour mettre fin aux maux dénoncés. Ce projet qu’il qualifie « d’excellent » devrait apporter « la rupture à la rupture ». « Si c’est la rupture de la rupture, je suis preneur, donc je suis démocrate », a-t-il déclaré.
Appel à la paix
Boni Yayi a profité de l’occasion pour inviter les électeurs à accomplir leur devoir civique dans la paix. Un appel qui vient à point nommé, conforme au temps et au lieu, quand on sait que la commune de Tchaourou a été depuis 2019 une zone de violence électorale.
Pour l’ancien président de la République, il n’est pas nécessaire d’aller aux affrontements pour exprimer son opinion. Il a également mis l’accent sur le respect mutuel et le respect de l’opinion des autres. « Pas de bagarre, pas d’affrontement », a-t-il martelé.