Alors que les autorités kényanes continuent d’exhumer les corps des victimes de la secte prônant le jeûne jusqu’à la mort en vue de « rencontrer Jésus », le nombre de personnes disparues s’élève à 360 alors que le nombre de morts à Shakahola atteint 110.
Les corps d’au moins 110 fidèles d’une secte, dont une majorité d’enfants, « prônant un jeûne extrême pour rencontrer Jésus » ont été retrouvés par les autorités kényanes dans la forêt de Shakahola dans le comté de Kilifi, au sud-est du pays. Le bilan des morts avec des enfants pour principales victimes pourrait encore s’alourdir et les fouilles sont toujours en cours.
Le pasteur Paul Makenzi Nthenge dirigeant de l’église, accusé d’avoir ordonné à ses partisans de jeûner jusqu’à la mort, est actuellement en prison avant de comparaitre le 2 mai devant la justice. Selon l’agence de presse kenyane, Paul Mackenzie Nthenge avait été arrêté en 2017, accusé de radicalisation pour ses prêches par le biais de son église et de sa chaîne Youtube, prônant la non scolarisation des enfants avant d’être libéré sous caution, puis acquitté lors d’un procès en 2021.
Cette épouvantable saga, surnommée le « massacre de la forêt de Shakahola », a suscité des appels en faveur d’une répression des groupes religieux marginaux dans ce pays majoritairement chrétien. Selon Hussein Khalid, le directeur exécutif de l’ONG Haki Africa qui a alerté la police sur les agissements du « pasteur » Mackenzie, « on leur avait dit que le monde touchait à sa fin en juin ».
En date de mercredi, 39 fidèles avaient été retrouvés vivants, errant dans le « bush », certains refusant l’eau et l’assistance offerts par les services de secours. D’autres continuent de fuir les sauveteurs, voulant aller au bout du jeûne. Sous emprise, de nombreux fidèles ont vendu « leurs propriétés, leurs maisons, leurs entreprises (…) pour attendre la venue de Jésus » dans la forêt de Shakahola, raconte-t-il.