Taclé par Patrick Mboma après des propos polémiques contre l’arbitre de la rencontre Algérie-Cameroun, le sélectionneur algérien Djamel Belmadi s’est défendu dans l’émission « Rothen s’enflamme » sur RMC ce lundi.
Maintenu à la tête de l’Algérie il y a quelques jours, Djamel Belmadi avait accordé une interview à la Fédération algérienne de football. Il y tenait des propos polémiques contre l’arbitre gambien Bakary Gassama qui était au sifflet du match retour des barrages pour le Mondial 2022 entre l’Algérie et le Cameroun. Des mots qui avaient créé le tollé dans le monde du football.
L’ancien international camerounais et actuel consultant sur Canal plus Patrick Mboma avait d’ailleurs déclaré: «Dans l’absolu, nous n’avons pas les meilleurs joueurs du monde (en Afrique), nous n’avons pas dans l’absolu les meilleurs entraîneurs du monde, pourquoi dans l’absolu voudriez-vous qu’on ait les meilleurs arbitres du monde ? Pourquoi ne pas accepter l’arbitrage tel qu’il est ?»
Une déclaration qui n’a pas du tout plu à Djamel Belmadi. «On peut ne pas être d’accord. On était ensemble au centre de formation du Paris Saint-Germain, on a bu le même lait et mangé les mêmes Frosties. Depuis quinze ans, on se connaît par cÅ“ur. J’estimais que c’était un ami, avec qui j’avais des échanges réguliers. Pas de problème s’il y a des divergences, mais me faire passer pour ce que je ne suis pas, c’est malhonnête intellectuellement sachant qu’il me connait très bien.
J’avais l’impression que Mboma était envoyé sur un plateau pour dire ce genre de déclarations, il y a plusieurs bons joueurs africains. Je peux citer pleins de joueurs. (…) Mboma pouvait m’appeler, c’était un ami et il est allé sur un terrain très limite, très borderline», a lâché le sélectionneur algérien dans l’émission Rothen s’enflamme sur RMC.
Belmadi explique ses propos sur Gassama
Le sélectionneur des Fennecs est aussi revenu sur ses propos sur l’arbitre Bakary Gassama. «Je ne dis pas qu’il faut le tuer, mais il ne faut pas le laisser tranquille», ce sont les mots de l’algérien qui avaient déclenché la polémique. Le champion d’Afrique 2019 estime que ses propos ont été déformé. «Les propos qui ont fait polémique, c’est 3 minutes sur 50 minutes. Des fois, il faut faire preuve de plus de déontologie journalistique et éviter de sortir les mots de leur contexte, ça peut créer de l’ambiguïté ou du mal entendu», a déclaré Belmadi avant de nié toute incitation à la violence dans sa déclaration.
«Quand j’ai dit qu’il ne fallait pas le tuer, mais c’est une expression ! C’est comme si on dit ‘c’est bon, j’ai tué personne’, c’est exactement dans cette lignée. Bien sûr que nous sommes contre la violence. Contrairement à ce que certains ont dit, je ne voulais pas qu’il rentre avec une charrette et un âne. (…) J’estime, et 50 millions de personnes estiment, qu’on a été largement lésés. (…) Quand je dis ‘on ne va plus l’accepter’, ça veut dire qu’on va se plaindre, qu’on va envoyer des dossiers lourds à la FIFA. Je veux juste dénoncer le nÅ“ud du problème, qui est l’arbitrage africain», a poursuivi le sélectionneur des Fennecs.
Pour finir, Djamel Belmadi affirme qu’il veut faire progresser l’arbitrage sur le continent africain: «Je n’ai aucune espèce de souci à reconnaître des erreurs, si c’est ce que l’on veut me faire dire. Moi, c’est le fond qui m’intéresse, comment faire progresser notre arbitrage. (…) Vous vous rappelez quand Thierry Roland avait dit ‘vous êtes un salaud’ ? Il a parlé avec son cÅ“ur, c’est le football».